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17 août 2014 7 17 /08 /août /2014 18:55
L'ARMOIRE AUX TOXIQUES
Comment gérer les personnes difficiles?
de Guy Lesoeurs
Un livre numérique utile pour ne plus être la victime
des comportements de personnalités empoisonnantes au quotidien.

G. Lesoeurs, psychanalyste, master psychologue, analyse des comportements problématiques 

et propose une conduite à tenir spécifique.

Ouvrage téléchargeable (4 euros) à partir du site  www.motsouverts-editions.com (

sur PC, IMAC, et tablettes numériques. Aussi sur FacebookAmazonKobo 

ARMOIRE-IMAGE.png
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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 18:19

JChataigne-et-patchouli--gens-du-Paradou.couverture.jpg'ai le plaisir de vous annoncer la sortie de mon nouvel ouvrage qui paraîtra en février 2010 aux Editions Glyphe, Paris :

  "Châtaigne et Patchouli, gens du Paradou"  


Les gens du Paradou vivent dans un petit coin de paradis, dans la Vallée des Baux de Provence.

En début d'ouvrage, je décris l'âme de ce petit village, si attachant que j'habite aujourd'hui. Puis, je consacre le corps de l'ouvrage à deux Paradounais, Don Tadée et son épouse Carina. 

Après avoir vécu leur enfance respectivement en Corse et à Paris, ils se rencontrent à Marseille dans les années 50 pour ne plus se quitter. Auparavant, Don Tadée aura fait de la résistance et débarqué en Normandie où il sera blessé. Par la suite, il vivra en personne le naufrage du Champollion à Beyrouth. Carina passera son enfance chez les Soeurs du Sacré-Cœur, puis mariée très jeune, se fera enlever, dans la plus pure tradition romantique, par Don Tadée. Dès lors, nous suivrons ce couple dans leurs pérégrinations, des parfums aux produits de luxe français vendus aux équipages des marines militaires étrangères.

En prélude à sa sortie en librairie, je tiens à vous faire bénéficier du bon de souscription de mon Editeur  qui vous permet d'acquérir le livre au prix de 10€ + port 1,67€ pour la France et 2,80€ pour autres pays, et ce, jusqu'au 15 février 2010. cliquez sur  le lien suivant pour l'obtenir Châtaigne et patchouli, gens du Paradou, bon de souscription ou aller sur le site de l'éditeur www.editions-glyphe.com/f/index.php?sp=coll&collection_id=272

Je vous remercie de l'accueil que vous voudrez  bien réserver à mon ouvrage dont les droits d'auteur seront entièrement versés à l'Association Maria-José Handicap Solidarité France Equateur et à la SPA. Merci de transférer ce mail à vos amis de façon à en élargir la diffusion.


Guy Lesoeurs

Sociétaire de la Société des Gens de Lettres, Membre du Groupement des Ecrivains Médecins,

Membre de la Société des Poètes Français et de la Société de Lecture de Maussane les Alpilles.

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1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 12:00

Femme-fleur--Rene-Michallon.JPGPhoème en prose pour 2010

 

Et voilà pourquoi votre fille est muette !

 

Accueillir, discerner et transmettre.

Dans Le Médecin malgré lui (Acte II,  scène IV),  Sganarelle explique à Géronte l’étiologie de la maladie de sa fille avec des explications fumeuses mâtinées de latin de cuisine qui sont totalement incompréhensibles même et surtout pour Sganarelle. La fin est remarquable:

« … qui est causée par l'âcreté des humeurs engendrées dans la concavité du diaphragme, il arrive que ces vapeurs... Ossabandus, nequeyrs, nequer, potarimum, potsa milus. Voilà justement pourquoi votre fille est muette. »


  • Pourquoi ai-je attendu d’avoir soixante ans pour boire et apprécier mon premier thé ?
  • Pourquoi suis-je allé en Amazonie pour avoir ma première initiation à 61 ans ?
  • Pourquoi ai-je arrêté d’un coup de m’excuser à tout bout de champ comme si je regrettais d’avoir fait du mal à quelqu’un ou avoir mal fait quelque chose ?
  • Pourquoi recommencer une cure ?

    Et en 2010??? 

 

Je ne le sais pas. Ce que je sais c’est que c’est arrivé, un point c’est tout et tant mieux ! Et voilà pourquoi votre fille est muette !

 

Accueillir l’immédiat et l’incongru, le décalé mais pas seulement, accueillir l’a priori, le cliché, la tautologie et la métaphore… la reine des prés cérébraux. Accueillir le vulgaire, le noble et aussi le réchauffé, le pourri. Accueillir la jalousie, la sienne propre livrée au regard des autres, devant l’acte parfait et la parole habile. Accueillir la maladie, le malheur, la mort et le sentiment du vide… mais est-ce le vide ou le manque ? Mais accueillir la sagesse, la gentillesse, la politesse, sans cesse. Et voilà pourquoi votre fille est muette !

 

Discerner l’utile, l’encombrant, l’inutile, le superflu, le jetable, le portable. Discerner l’habitude et l’extra, l’ombreux et l’évident, ceux qui m’aiment, ceux qui me détestent et discerner le clivage, l’entrebâillement, la faille, la rupture proche…le précipice. Et…

 

Transmettre les « je ne sais pas », des mondes d’incertitudes et des lueurs d’espoir, transmettre ce que l’on croit avoir reçu: la tolérance, la compréhension, l’amour… Transmettre des intuitions, des croyances, ce que l’on tient pour vrai, bon, éthique et respectable, les principes. Voilà…

 

Les sens éveillés, l’esprit ouvert, la parole retenue dans un monde cloisonné où chacun reste couvert du couvercle de sa vieille poubelle quand le média cru, jamais domestiqué mais policé, ressasse inlassablement les viols, les meurtres mêlés de météo rassurante comme une soupe aux grumeaux. Pourquoi….

 

Les aïeux réveillés par des biographes nains qui veulent pisser copie plus haut qu’eux n’en ont cure, en Afrique, en Palombie ou ailleurs, et de revoir leur copie à l’aulne des lecteurs assoupis. Votre fille…

 

Enfin les enfants prendront le train qu’ils aiment, siffleront en marche, sans fantasme de péda-gabgie avant l’heure… puisque je te dis qu’elle… est muette !

 

Guy Lesoeurs

 

M.M.M. (Mots Morceaux Moisis)   

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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 18:48

Michel-Bonnefoy.jpg
Michel Bonnefoy
Ecrivain et félibre provençal
Photo La Provence
Michel Bonnefoy écrivain et félibre nous informe qu'il vient de publier "ARLES, 2000 ans de culture et d’histoire, 30€

Voici ce que Michel Bonnefoy m'écrit "Dans ce guide, tout entier tourné vers la découverte de la ville d’Arles (Arle, en Provençal), vous verrez des monuments romains (Amphithéâtre, Théâtre antique, Cryptoportiques, Vénus d’Arles, Thermes romains, cimetière des Alyscamps), d’autres du Moyen Âge (maison des Podestats, Saint Trophime et son cloître, point de départ d’un des chemins de Compostelle, l’Abbaye de Montmajour) et enfin des monuments du 16° au 20° siècle (l’hôtel de ville avec sa voûte plate, merveille de stéréotomie, tout comme dans le temple protestant, ainsi que de très beaux hôtels particuliers des 17° et 18° siècles).

Sur les Lices, le samedi, vous verrez un des plus beaux marchés de Provence. Vous verrez les arlésiennes, joliment peintes par Léo Lelée,  vous visiterez le musée de l’Arles antique avec le buste de Jules César, le musée arlaten créé par Frédéric Mistral, avec l’argent de son prix Nobel de littérature, le musée Réattu, ancien grand prieuré de Malte avec, entre autres, une soixantaine de dessins et peintures de Picasso.  Van Gogh aussi est venu en Arles et nous a laissé de beaux tableaux...." La suite dans son livre passionnant et abondamment illustré. Un cadeau à faire pour Noël, un anniversaire, la fête des mères? Encouragez les écrivains locaux qui se donnent du mal pour écrire des ouvrages culturels publiés à compte d'auteur. Commander sur le site :http://www.visiter-arles.fr

Bonne lecture

Guy Lesoeurs

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5 décembre 2009 6 05 /12 /décembre /2009 15:26

Léon Ouaknine, notre ami français du Canada, vient de publier aux Editions Grenier à Montréal : " Il n'y a jamais eu d'abonné au N° que vous avez appelé! Conversations entre un père et sa fille" (285 pages, 19 dollars canadiens), un ouvrage que nombre de bien-pensants classeront dans les ouvrages iconoclastes ! Et ils auront bien raison, pour une fois !

Mais le livre de Léon va beaucoup plus loin que le pamphlet anti-clérical ou anti-Dieu , il est l’œuvre d’une pensée lucide au travail qui tente de démonter les effets malsains des croyances et des establishments religieux. Léon s’attaque aux croyances établies et aux idées reçues par les hommes d’un dieu qu’il soit chrétien, judaïque ou musulman.

Je ne dirai pas que Léon est athée car ce serait l’affubler d’une croyance, celle de l’inexistence de dieu (au passage, remarquez que je ne mets pas de majuscules au mot « dieu » ; non pas que je sois sous influence car Léon continue lui d’en mettre une- ce qui me semble un reliquat de respect même à l’inexistant- mais parce que je décide dans cet article de le prendre comme un objet et non comme un sujet).

Laïc : c’est le mot qui pourrait le mieux s’approcher de Léon à condition qu’on lui colle l’adjectif « raisonnable ». Léon est un laïc « plein d’usage et raison » qui est revenu ... au Québec « pour vivre entre ses parents le reste de son âge » (du Bellay).

Voilà pour l’auteur. Quant à Stéphanie, sa fille, plutôt qu’un faire-valoir des idées de Léon, elle lui apporte par ses questions une réplique intelligente sans naïveté feinte.

Cet ouvrage est une vraie et belle thèse c'est-à-dire que Léon démontre pourquoi l’individu et le groupe ont eu besoin de religion « l’un des plus forts agents que l’humanité ait jamais inventé pour unir, solidifier et préserver les caractères spécifiques des groupements d’homo sapiens depuis ses débuts en petites bandes familiales jusqu’à la tribu et la nation » (p.79) . Léon analyse, avec sa fille, les preuves de l’inexistence de dieu et surtout en montre toutes les conséquences politiques, éthiques et civilisationnelles.  

Pour reprendre une phrase  célèbre à propos de la liberté : religion, que de crimes commis en ton nom ! De l’inquisition au jihad islamique en passant par les dragonnades qui poussèrent à l’immigration mes ancêtres (oui les miens) vers Saint Hélier et Londres !

« Quoi de commun entre les attentats contre des cliniques d’avortement aux Etats-Unis et le jihad islamique en Algérie ? Quoi de commun, si ce n’est le refus de la liberté de l’autre  au noms de valeurs sacrées, révélées en d’autres temps  et d’autres lieux, par les messagers de Dieu ! » (p.13)

A Stéphanie qui s’étonne : « les religions n’ont pas les mains nettes. Pourquoi malgré tout jouissent –elles d’une telle impunité ? » Léon répond « Pour deux raisons : d’abord parce que la religion agit comme une force de cohésion ethnocentrique de son  troupeau…[…] cette impunité tient à sa fonction d’intermédiaire pour l’obtention de l’absolution divine des actes mauvais. […] comment oser , dans ces conditions, interpeller la religion, intercesseur auprès du ciel , pour exiger qu’elle rende des comptes ; peu de gens s’y risquent. » (pp.80,81).

Il faut aussi dire, mon cher Léon, que l’histoire proche nous montre qu’en religion comme en politique, les pervers, les fanatiques sont ceux qui sont le plus facilement crus au détriment des gens de bon sens, ceux qui ne font pas de bruit. Les croyants, manipulés et soutenus par leurs prêtres extrêmists, se livrent alors aux pires excès. Je suis aussi déçu que Cabu par l’attitude on ne peut plus tiède des religieux qui savent faire la part des choses, et il y en a beaucoup.

 " Je suis frappé de voir, en ce qui concerne les musulmans, à quel point les modérés ne s'expriment pas et laissent faire des choses terribles en leur nom. " Cabu, dessinateur. 

 Léon Ouaknine est donc un homme de raison et de savoir. Il écrit «  qu’il ne se cache pas d’un parti pris délibéré pour la raison sur la foi, pour la connaissance sur la croyance, pour l’éthique réfléchie  sur les catéchismes en tous genres. Ce choix n’est pas arbitraire. L’usage de la raison offre une prise argumentée du réel, ce que ne font pas les religions, réduites à la foi, aux incantations et aux prières. »

Dans un monde idéal fait de respect mutuel et de bonne entente entre les terriens, le fait de croire au sacré ne devrait pas altérer le jugement au point de commettre des crimes contre la liberté. Utopie de ma part ?

Dans sa conclusion, Léon va plus loin en opposant Dieu et la Raison (mettons des majuscules!) et il nous dit clairement que l’esprit humain traîne la religion comme un boulet depuis des temps immémoriaux et que cela va aujourd’hui encore l’empêcher de relever de nouveaux défis. Ainsi, s’affranchir de la religion devrait être faire partie le viatique pour le futur, pour un autre Etre humain.

Ton livre m’a breaucoup fait réfléchir … moi qui mets mon espoir en l’homme et qui pense que Dieu existe et qu’il est en nous... Le reste n’est qu’histoires de prêtres de toute confession et cela ne m’intéresse pas plus que les arguments pour ou contre les minarets à côté du château Frontenac, de la cathédrale de Bâle, du Musée du Louvre ou de la chapelle des Baux de Provence…A te lire, Léon..

 Guy Lesoeurs

Lancement du livre au Québec suivre...

http://www.lebruyant.com/index.php?option=com_content&task=view&id=286&Itemid=36&limit=1&limitstart=1

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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 10:32
Coup de coeur de la part de Guy Lesoeurs: je viens  de lire (presqque d'une seule traite) le roman "PUISQUE C'EST CA LA VIE" de Michèle Lajoux aux Editions du Cherche-Midi. 
Ce petit mot pour vous conseiller le roman "PUISQUE C'EST CA LA VIE" de Michèle Lajoux aux Editions du Cherche-Midi.
 
L'auteure dont c'est le second roman raconte avec beaucoup de sensibilité et de lucidité l'histoire d'une petite fille, Angeline, qui vit à Laon et en vacances à Aix en Provence, puis y grandit entre Irène, une mère hostile au coeur de pierre et Jean un père faible, le tout au milieu d'une famille bourgeoise étriquée et pleine de contradictions et de secrets.
 
Dans ce roman féminin mais que les hommes seront bien inspirés de lire aussi le lecteur vit les frustrations et les infimes petits bonheurs d'Angeline, très fine observatrice de sa propre existence d'enfant qui "joue à ne pas être née" et qui court après l'amour impossible de sa mère, qu'elle envie, admire et qu'elle hait en même temps. 
 
Un court passage pour vous donner le ton: 
 "Angeline se dit qu'Irène n'as pas de chance, elle pourrait être la mère d'une jolie petite fille, un peu potelée,une brune aux cheveux frisés, aux yeux verts et au teint de lait. Une fille qui lui ressemblerait et qu'elle aimerait, pas une moche blondasseaux cheveux raides et au teint blafard, aux yeux bleus, et maigre, beaucoup trop maigre. Enfant, Irène aurait pu doubler Shirley Temple. Sur les photographies qu'Angéline admire en secret, la fillette, puis la jeune fille se promène d'image en image, épanouie, souriante, sportive en jupe plissée courte...[...]... Angeline contemple les photos, elle scrute les visages, épie, recherche une toute petite similitude entre les traist dee sa mère et les siens. Si elle réussit à lui ressembler un peu, seulmenet un tout petit peu, Irène se risquera-t-elle à l'aimer d'un tout petit amour?" p.198
 
Le style de Michèle Lajoux est vif, les mots choisis avec attention, les êtres et les lieux décrits avec cette pertinence du ressenti qu'elle nous fait activement partager sans sacrifier au pathos voire au sordide auxquels nous habituent trop d'écrivains installés.
 
D'autres extraits sur mon blog
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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 17:26

Un très vieil objet rituel indien d’Amérique du Nord garnis de plumes et de fourrure se balance dans les boutiques de souvenirs du monde entier : l’attrape-rêve, dreamcatcher, appelé aussi piège à soucis, ou spider-web-charm (charme en forme de toile d’araignée). La plupart des touristes n'en connaissent pas l'origine et encore moins la légende.
Jusqu’au milieu du XXe siècle et encore maintenant dans certaines tribus amérindiennes du Nord, l’attrape-rêve sert d’objet rituel pour protéger les songes des enfants dans leurs berceaux et dans la quête de visions des adultes. Entretenue par l’artisanat local, la coutume de l’attrape-rêve dans les chambres est toujours vivante en Amérique du Nord.

Le véritable attrape-rêve –que l’on appelle a’sûbike’cin en dialecte Ojibwa qui signifie « ressemble à un filet (a’sub) » ou encore bwaajige ngwaagan qui signifie piège à rêves– est une sorte de raquette ronde (d’un diamètre de 10 à 20 cms) formée par une branchette forcée en cercle de saule, saule des vanniers, Salix viminalis, écorcée et séchée sur un rondin de bois et d’un filet en coton, en fibres d’autres plantes ou bien encore en tendons d’animaux (daims ou bisons). De cette raquette pendent de fines lanières de cuir auxquelles étaient attachées jadis des plumes d’oiseaux sacrés (aigle) remplacées aujourd’hui par des plumes peintes de dindons. De manière organique, l’attrape-rêves ne dure pas très longtemps, ce qui explique la rareté des pièces anciennes.

Trier les bons et les mauvais rêves

Les Amérindiens du Nord cherchent à préserver l’enfant, dès sa naissance, des mauvais esprits présents dans les cauchemars. La fonction originelle de l’attrape-rêve amérindien est d’attraper les rêves qui flottent dans l’air de la nuit et de les trier en bons et mauvais rêves. Cette « épuisette » à rêves était principalement fixée sur l’anse du porte-bébé qui servait aussi de berceau pour le « papoose » d’Amérique du Nord en compagnie de son cordon ombilical séché dans un petit sac des coquillages et d’autres charmes destinés à éloigner les mauvais esprits.

Origine de l’attrape-rêves

L’origine en serait des Ojibwas ou Ojibeways (Ojiboués) ou Saulteux qui, comme les Chippewas, appartiennent à la même tribu de langue algonquine (Catlin-Matthiessen, 1989) qui était encore, avec les Navajos, en 1972, l’une des plus importantes tribus situées au nord du Mexique. Leurs descendants vivent toujours autour des Grands Lacs, jusqu’au lac Winnepeg et le long de la rivière Outaouais (Ontario au Canada, Wisconsin et Minnesota aux Etats-Unis). Plusieurs légendes se disputent l’origine de l’attrape-rêve. Elles ont un point commun : le tissage d’une toile d’araignée.

La légende ojibwa/chippewa

La légende Ojibwa dit qu’Asibikaashi (la Mère araignée) attrapait, avant l’aube, dans sa toile, les rayons du soleil (giizis). Quand la nation se dispersa, elle n’arriva pas à tisser, pour chaque tribu, les toiles nécessaires car le soleil ne se levait pas à la même heure sur ces immenses territoires. Alors, elle apprit aux femmes l’art du filet transportable pour attraper la lumière où qu’elle soit et ainsi chasser les terreurs nocturnes. Ainsi naquirent les cerceaux d’osier des marais et des bois aux mailles en cordes végétales ou animales qu’elles fixèrent sur les porte-bébés qui ne les quittaient jamais afin qu’ils apportent lumière et chaleur à tous. De « sun catchers » à l’origine, les petits cerceaux emplumés devinrent donc des objets de conjuration pour détruire les cauchemars au lever du soleil.

La légende lakota-sioux

En pays Lakota (Sioux), jadis, un très vieux sachem eut une vision en haut d’une montagne sacrée. Iktomi, le Grand Farceur, se manifesta sous la forme d’une araignée qui tissa sa toile dans son couvre-chef fait de plumes d’aigle, de crin, de perles de bois et d’amulettes diverses. Sa toile tissée, Iktomi lui tendit son couvre-chef ainsi modifié en rappelant que la toile devait toujours épouser le cercle sacré et posséder un trou en son milieu. Cet objet magique permettrait au vieux sage aux siens la bonne direction grâce aux visions retenues par la toile d’araignée dans leurs songes. De retour dans sa tribu, le vieux sachem fit part de sa vision et les siens suspendirent à leurs tepees nuit et jour, des répliques de sa coiffure sacrée pour mieux gouverner leur vie et fixèrent à leurs nattes de cheveux des attrape-rêves avec des plumes pour avoir des visions.

symbolique des éléments de l’attrape-rêve

Le cercle sacré

Le cercle fait partie des éléments symboliques essentiels et universels de la culture amérindienne du nord. L’attrape-rêve reprend la forme du Cercle sacré tout comme la roue de la médecine, le tambour rituel, la base du tepee/wigwam etc. Le cerceau de l’attrape-rêve représente pour une moitié la course du soleil dans le ciel et pour l’autre celle de la lune; ainsi, le jour et la nuit complémentaires sont réconciliés dans l’attrape-rêve. Sa forme circulaire en fait un objet intermédiaire non seulement avec le monde des esprits mais aussi avec la nature dont il est issu. Il est le véhicule des visions que chaque amérindien doit découvrir au cours de sa vie qui le mèneront vers sa raison d’être.

La toile d’araignée

La toile d’araignée n’a pas la connotation négative, voire maléfique, de nos représentations occidentales. Chez les Amérindiens du Nord, l’araignée appartient au monde de la nuit non pas pour effrayer mais pour remplir une fonction éminemment positive de destructeur de parasites au propre et au figuré. Le père, la mère ou la grand’mère araignée sont des figures mythologiques très répandues en Amérique du Nord et qui jouent un rôle éminent dans la création du monde. L’araignée incarne le plus souvent la figure civilisatrice, apportant le feu aux hommes par exemple ou métaphoriquement, dans le cas de l’attrape-rêve, apportant la lumière du jour. L’araignée, être multiforme qui s’adapte, est le symbole de la vie qu’il faut assumer, comme on tisse sa toile de vie et de son destin. Le fait d’avoir huit pattes la rapproche de l’infini et aussi des huit points cardinaux indiens. Sa toile indique les directions à suivre selon les points cardinaux et les vents.

Les plumes

Pour les Amérindiens du Nord, l’univers est vivant et toute chose possède un mouvement en puissance et le souffle de la vie. Les plumes sont les symboles de la légèreté, du calme, de la respiration et de l’air. Le souffle s’identifie à l’esprit et par extension à la présence divine ou à celle des ancêtres. Les plumes sont, pour les Amérindiens, chargées d’énergie, protectrices et puissantes, à proximité immédiate de la tête et du cœur du guerrier ou du sage elles animent les coiffures et les parures.

CONCLUSIONS

Au delà de sa simple fonction de gardien du sommeil de l’enfant, le rêve a conditionné et conditionne encore de très nombreux aspects de la vie des tribus amérindiennes du Nord et en constitue un point commun culturel. « L’existence d’une continuité entre la vie nocturne et la praxis diurne a été longtemps mise en lumière par les ethnologues […] les récits des premiers missionnaires jésuites chez les Iroquois avaient noté que les plus importantes affaires de la vie étaient réglées à partir de leurs rêves ». (Bastide Roger, 1975). Comme le précise Frances Densmore (1929, p.78), pour ces peuples sans écriture, les rêves apportaient sagesse et connaissance. Ils testaient leurs rêves dans la vie courante et ainsi prenaient conscience de leur propre force.

Stimulus créatif et visionnaire

Chez les Ojibwas/Chippewas, la fonction de tri de l’attrape-rêve est une aide, un bouclier contre les mauvais rêves et les mauvaises pensées. Il aurait aussi une fonction éducatrice de la vie nocturne des enfants. Placé au dessus de l’enfant ou face à son regard, l’attrape-rêve évite que l’enfant ne devienne plus tard impur, ait de mauvaises pensées ou soit méchant.

Chez l’adulte, l’attrape-rêve sert d’exutoire à soucis et à mauvaises pensées. Il est aussi très utilisé pour stimuler la capacité visionnaire. Nous possédons un dispositif formé d’un attrape-rêve miniature (circa 1900) fixé à un ensemble de plumes. Ce dispositif était attaché à la natte de cheveux des guerriers (voir photo).

Le web (toile internet mondiale) est-il en train de remplir l’une des fonctions de l’attrape rêve, c’est à dire le passage vers le monde-autre virtuel, où l’esprit rencontre une autre réalité ? Cependant, à la différence de l’araignée indienne, le web ne filtre rien, et l’internaute doit faire confiance à son jugement pour trier le bon du mauvais.

L’onironaute, lointain cousin du chaman ojibwa, va-il recueillir les rêves et les visions sur la toile d’araignée mondiale et utiliser une passoire à virus envoyés par un souffleur de cauchemar et de terreur ?

 

Bastide Roger. Le sacré sauvage et autres essais. Payot, Paris 1975.

Bear Sun et Wabun. La roue de la médecine. Albin Michel Pocket, Paris, 1989.

Black July. Dreamcatchers. Firefly Books, New York, 1999

Catlin George. With Matthiessen P. North American Indians. Penguin Books, New York, 1989.

Densmore Frances. Chippewa Customs, Bureau of American Ethnology, bull. 86.

Feest Christian. Les Civilisations des Indiens d’Amérique du Nord. Könemann, Cologne, 2000.

Hehaka Sapa. Les rites secrets des Indiens sioux, Paris, Payot, 1975.

Ka-Me-Mub-We et Camus W. Ainsi vivaient mes ancêtres les Indiens. Fleurus, 1995.

Lesoeurs G. Capture mon rêve , Mère araignée. In L’autre, 2004,Vol.5, n°1, pp31-46. La pensée sauvage, Grenoble

Lowie, R-H. : Indians of The Plains. University of Nebraska, Lincoln ; 1984).

Owuzu H. Les symboles des Indiens. Trédaniel, Paris, 1998.

Radin P. : Ethnological notes on the Ojibwa of S-E Ontario. American Anthropologist, Vol 30, 1928.

Ritzenthaler R-E. Chippewa Handbook of North American Indians. Smithsonian Institution Washington, 1978, Vol15, p.743.

Sioui G-E. Pour une histoire amérindienne de l’Amérique,  Les Presses de l’Université de Laval, AGMV Marquis, 1999, Québec.

Tahac Ushte et Erdoes R. De mémoire indienne. Terre Humaine, 1977, Plon.

Tamisier J-C. Dictionnaire des Peuples. Larousse-Bordas, 1998.

Taylor C.F.  Sturtevant W.C. Les Indiens d’Amérique du Nord. Solar, 1992.

Wallace Handbook of North American Indians, Smithsonian Inst. Washington 1978, vol 15, p.319)

Weiss F-A. Dreaming, a creative process. The American Journal of Psychoanalysis, 24(1), 1964.

 

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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 11:44

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